Cinthia Marcelle
Fence Mirage (MDD version)
L'artiste brésilienne Cinthia Marcelle (1974, Belo Horizonte) est connue pour ses installations percutantes qui interrogent les structures sociales. Son travail part souvent des tensions entre ville et nature, richesse et pauvreté, intérieur et extérieur. Elle utilise des gestes minimaux et des matériaux simples, disponibles localement. Ses installations sont étroitement liées aux lieux où elles sont présentées, et son propre travail antérieur constitue également une source : elle revient régulièrement sur des projets existants qu’elle fait évoluer sous de nouvelles formes.
Dans Fence Mirage – MDD Version, Cinthia Marcelle nous invite à réfléchir à la signification des frontières – au sens propre comme au sens figuré. L’installation semble, à première vue, simple, mais elle soulève de nombreuses questions : ces éléments proviennent-ils d’une frontière récemment démontée ? Seront-ils réinstallés ailleurs – et si oui, où, et par qui ? Délimitent-ils désormais une zone libre ? L’œuvre rend perceptible la manière dont les notions d’intérieur et d’extérieur s’entrelacent, et interroge qui est inclus ou exclu d’un espace. Marcelle relie des matériaux locaux et des contextes spécifiques à des thématiques plus vastes telles que la propriété, le pouvoir, l’accès et l’exclusion.
Fence Mirage – MDD Version prolonge une œuvre antérieure (Fence Mirage, 2005) et reflète son évolution artistique : de gestes subtils à des interventions monumentales. Pourtant, son approche reste constante – avec des moyens réduits, elle pose des questions complexes qui résonnent à la fois localement et globalement. Son travail est ancré dans la réalité latino-américaine, mais entre en résonance directe avec des enjeux contemporains – y compris ici, en Belgique, où la terre devient de plus en plus un symbole de statut social. Fence Mirage nous invite à repenser la manière dont nous utilisons, partageons et divisons l’espace.
Cinthia Marcelle (née en 1974) vit et travaille à São Paulo, Brésil. Elle a présenté des expositions personnelles majeures au Marta Herford Museum für Kunst (2023), au MACBA (2022) et au MASP (2022), ainsi qu’au Wattis Institute (2018), à Modern Art Oxford (2017), au MoMA PS1 (2016) et à la Secession (2014). Elle a participé à la 15e Biennale de Gwangju (2024), à la 10e Biennale de Berlin (2018), à la 12e Biennale de Sharjah (2015), à la Triennale du New Museum (2012), à la 13e Biennale d’Istanbul (2013), à la 29e Biennale de São Paulo (2010), à la 9e Biennale de Lyon (2007) et à la 9e Biennale de La Havane (2006). En 2017, elle a représenté le Brésil au Pavillon national de la 57e Biennale de Venise avec l’installation Chão de Caça et la vidéo Nau/Now, réalisées en collaboration avec Tiago Mata Machado, et qui ont reçu une mention honorable. Elle a également reçu le Future Generation Art Prize (2010), le International Prize for Performance (2006) et la bourse Bolsa Pampulha (2003).