Picture this: Anouck De Clercq

Building

Dans ses vidéos numériques, Anouk De Clercq explore la combinaison idéale entre le contenu, la technologie et l’esthétique formelle. Le point de départ de son processus est souvent une esquisse de composition ou un scénario utilisé pour créer un environnement 3D à travers des programmes d’animation. Des motifs et des boucles sont ensuite sélectionnés pour permettre des ajustements intuitifs importants à cette forme fondamentale. « Ce qui compte pour moi ici est en fait assez simple : construire un concept où j’ai l'espace pour visualiser mes sentiments avec des formes abstraites », déclare De Clercq. Le langage visuel des différents travaux est très diversifié, mais tous les films résonnent entre eux. Le tempo, l’atmosphère et la composition peuvent être répétés, échantillonnés, déformés et réinventés pour revenir dans de nouveaux films. La collaboration avec des artistes de diverses disciplines, tels que des compositeurs de musique numérique, des architectes et des artistes visuels, est essentielle pour elle.

Pour l’œuvre Building (2003), le point de départ était un modèle 3D très concret du nouveau Concertgebouw à Bruges. Des murs ont été enlevés de ce modèle pour créer plus de liberté de mouvement. Que ce bâtiment s’effondre ou non était de peu d'importance : alors que les architectes sont soumis à la gravité, les artistes ne le sont pas. Ce qui reste sont précisément les éléments les moins porteurs : les ouvertures où la lumière pénètre. Les architectes du Concertgebouw, Paul Robbrecht et Hilde Daem, travaillent toujours autour de la lumière et de son incidence. Ils construisent essentiellement une structure autour de la lumière et des mouvements possibles que les gens font à l’intérieur de cette structure. C’est pourquoi Anouk De Clercq est partie de l’idée que c’est un corps ou un espace sombre, où les surfaces s’illuminent. À travers la lumière, vous apprenez à connaître le bâtiment. Elle voulait créer une histoire très narrative sur l’architecture avec la lumière comme narrateur. Très important aussi pour elle était la manière dont Robbrecht et Daem apportent du rythme dans l’architecture de leurs bâtiments. Ce rythme se reflète dans le montage à travers la lumière qui change constamment, mais aussi à travers la musique d’Anton Aeki, qui est une partie fondamentale de Building.

La projection de la vidéo Building dans le programme Picture this s’inscrit dans l’idée de suivre le travail d’un artiste et d’atteindre une collaboration intense entre l’artiste et le MDD.