Picture this: Matthieu Ronsse
J’ai le sentiment d’avoir oublié quelque chose
L‘œuvre de Matthieu Ronsse ne se laisse pas enfermer dans un médium ou un genre particulier. Avec une incroyable énergie, il crée aussi bien des peintures, des installations, des performances que de la musique punk hardcore. Ses peintures témoignent de son amour pour le baroque du XVIIe siècle mais reflètent également une esthétique résolument nihiliste. Dans la composition, la texture et l’utilisation des couleurs, on peut percevoir des références à des artistes tels que Diego Velázquez.
Les peintures de Matthieu Ronsse font souvent partie d’un environnement qu’il crée lors d’une exposition. Un comportement d’observation actif et dynamique est donc attendu du spectateur. Des livres, des instruments de musique, des vêtements, un panier de basket, un but de football ou un fusil peuvent tout aussi bien être présents, suspendus, couchés et utilisés dans l’espace.
Le titre de son projet au MDD - J’ai le sentiment d’avoir oublié quelque chose - a été choisi de manière fortuite dans le livre Le peintre imaginaire de Jean Louis Schefer. La phrase fait référence à la nature insaisissable de la peinture, au désir de regarder toujours de nouveau et de voir d’autres choses, de découvrir de nouvelles lignes narratives. Pour son projet, Matthieu Ronsse a fait réaliser une reconstruction à l’échelle réelle de son appartement à Gand. Le contexte qu’il crée sert de cadre mental familier pour lui. Il a passé plusieurs jours et nuits dans cet nouvel espace au sein du musée pour y peindre, jouer de la musique, installer et dormir. Bien que le chaos semble prédominer, il existe une politique constructive claire sous-jacente à l’installation. L’explosion des forces destructrices et constructives, liée à une conscience historique de l’art, définit toute l’atmosphère du projet. Le hasard et l’imprévisibilité ouvrent encore davantage de déplacements de sens.